Mercredi 12 Janvier 2011: Parco Nazionale del Pollino (Senise > Scalea)

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Décidément, les parcs nationaux italiens ont presque de quoi me réconcilier avec l’Italie. Une belle journée, à ceci près: j’ai découvert que j’allais devoir changer de roue arrière. Yeepee! On va y revenir.

Malgré l’agitation ambiante, j’ai passé une bonne nuit. Surtout que j’ai réussi à plus ou moins réparer mon réchaud: en grattant/limant (merci Victorinox!) tout le brûlé, la pompe est débloquée. On verra comment ça se comporte en préparant les pâtes ce soir…

Je commence la journée en continuant sur la grosse route sur une dizaine de kilomètres, dans le fond de la vallée: c’est plat, et appréciable sous ce ciel dégagé…et malgré les deux petits degrés Celsius qui font office de chaleur.

Je rentre ensuite dans le vif du sujet en prenant la direction de Rotonda. Une belle petite route, qui monte, qui monte, qui tourne, et sur laquelle pas grand monde ne roule, à part les habitants des trois villages répartis sur la cinquantaine de kilomètres jusqu’à Rotonda (inclus dans les villages!).

Cette route entre dans le Parco Nazionale del Pollino: autrement dit, elle mérite son surlignage vert! Je roule entre les bois, traversant les jolies petites vallées, grimpant de plus en plus haut (le col le plus haut était vers 1000 m, d’après mon cyclomètre).

À San Severino, je tente un arrêt à La Poste pour renvoyer à la maison les cartes italiennes dont je ne me servirai plus pendant ce voyage. Pfiouu, c’est bourré de monde! Je reprends la route, sur fond de monts enneigés mais ensoleillés.

Les descentes sont assez impressionnantes, et offrent des vues de fous sur les vallées. « Putain, c’est beau ça! », dis-je tout haut. Les villages, accrochés à flanc de montagne, sont eux aussi plutôt vertigineux.

Truc dommage dans les descentes: les routes sont par endroit complètement démolies, genre affaissées, effondrées, etc. Pas question de bourrer dans ces conditions! Ni l’étroitesse des voies, ni le manque de visibilité ne favorisent les arrêts-photo…

J’arrive à Rotonda un peu avant midi. La Poste accueille, ici aussi, un congrès international. Direction la boulangerie à la place, où j’achète un peu de pain et laisse le battery dock de mon Archos (une batterie annexe, grâce à qui je vous écris chaque jour…) à charger, pendant que je mange et vais faire quelques courses. (Pourquoi j’ai pas pensé à faire ça plus tôt dans le voyage?!)

Je jase avec J., un quinquagénaire qui a l’air d’avoir 35 ans aux dents près. Il m’indique où me connecter au net…mais le réseau ouvert ne veut pas de moi. J’en profite pour dire que je suis désolé du manque de mises à jour de ce journal. Je fais mon possible!

Un peu rechargé et ravitaillé en bouffe diverse, je m’en vais à l’attaque de nouvelles pentes, direction Scalea. Encore une fois, les vues sont vraiment jolies. Je suis maintenant sur un autre flanc de la vallée, et fais coucou à l’endroit où j’étais quelques heures plus tôt.

En descendant vers Mormanno, je me décide à dévoiler ma roue arrière, qui depuis quelques temps fait un chtac-chtac quand je freine. Après dévoilage, le problème persiste…je me penche plus en détail dessus et découvre le drame. Ma jante arrière est FENDUE! Chocs, charge, fatigue…elle a quand même pas loin de 14000 km au compteur. Bref, je vais devoir en changer, mais en général, on ne change pas juste la jante. On verra ça chez le prochain vélociste…j’ai contacté la banque en prévision. Oh, et aussi, je pense que mon roulement avant est bon à changer, mais ça, j’en suis pas sûr.

Stressé et déprimé par ces considérations mécaniques, je continue ma route dans une magnifique petite vallée, qui ressemble parfois à des gorges. Et attention…je croise une googlecar! J’ai pas eu la présence d’esprit de faire un signe. Mais dans la prochaine version de Streetview, Trekounet et moi devrions être quelque part entre Montagna et Papasidero, sur la S504, pas loin d’un tout petit viaduc, qui est plutôt un pont: 6 m de long, d’après le panneau.

Sentant approcher le coucher du soleil, je fais le plein d’eau à Papasidero. Je suis bien lourd pour les côtes qui restent, parfait! Je continue ma route un bon moment, puisque c’est finalement la descente vers la mer: ça roule bien, et en plus, j’ai parfois le bon vent dans le dos.

D’ailleurs, ça y est, on voit la mer à l’horizon! Ah, plaisir: traverser le pied italien, check. Dans le dos, j’ai de belles montagnes qui se battent avec quelques nuages, devant moi, la plaine et la mer, sur fond de ciel dégagé et de soleil déclinant. On a vu pire, comme sensation.

Je me cherche un coin pour camper, de préférence à l’abri du vent, qui est relativement fort. Mais toutes les parcelles sont clôturées: ici, on n’aime pas les cyclotouristes. Finalement, je finis par prendre un petit chemin qui monte, sur la droite…et qui mène à une jolie petite oliveraie. Le sol est tout mou, et c’est pas super-super à l’abri du vent, mais c’est relativement confortable quand même. Hubba, hop!

Je tente de faire fonctionner mon Whisperlite Internationale…ça fuit un peu, mais ça fonctionne! Faudra juste faire bien gaffe. Ah oui, parce que c’est vrai, je vous ai pas dit…le réchaud de secours que j’ai acheté, bonjour! Faut genre 25 minutes pour chauffer 700 ml de flotte, et dès qu’une mouche éternue, la flamme est soufflée…

Aujourd’hui, 118 km en 6h24, soit 18.4 de moyenne. Et 2018 m de dénivelé, aussi, en prime.

Demain, changement d’ambiance: on longe le littoral sur la grosse route toute droite!

Bonne soirée sur ce sol mou!

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12 commentaires pour Mercredi 12 Janvier 2011: Parco Nazionale del Pollino (Senise > Scalea)

  1. Ju dit :

    Ça éternue une mouche ?

  2. Cath dit :

    tu peux nous faire une photo de ta gente fendue ? à force de pourfendre les éléments…

  3. Cath dit :

    Jante! A copier 100 fois… Tu tapes pendant que le vélociste rayonne de tous ses talents pour te rendre une roue arrière en état? Si je fais une rando un jour, je fabrique un mini poêle à bois… Le combustible ne manque pas, le jeu c’est de ne pas mettre le feu au pays quand il est sec! ça se fait des patins tendres qui usent moins la jante? les Bataves utilisaient un système qui appuyait sur le pneu; le métro à roues de fer est freiné par des patins de hêtre, donc hêtre ou pas hêtre, ça sera la question du vélo à freins en bois de pays, olivier, oranger, cèdre, etc…
    J’ai lu le récit d’un tour du monde(amputé pour raison de santé) d’un crazy french guy on a bike couché; à essayer, le vélo couché, mais j’ai peur de m’endormir…

    • zboud dit :

      Ahah! Le réchaud à bois existe, il me semble. Et les patins…14000 bornes, 2.5 paires de patins, c’est pas si mal, non, comme durée de vie?!

  4. bouderlique dit :

    Salut Rémi. Malgré les incidents que tu décris, c’est avec un grand plaisir que nous lisons tes bulletins, toujours attendus (sutout Mamie qui s’inquiéte quand il n’y en a pas au bout de deux jours). Merci pour le temps que tu prends à les écrire et surtout à trouver un endroit pour les envoyer. Apparement, le matériel commence à sérieusement fatiguer malgré sa robustesse. Tu vas réclamer pour ton réchaud qui s’est enflammé? Bonne route en Sicile.

    • zboud dit :

      Merci merci! Et truc pour ne pas s’inquiéter: avoir trois jours de retard sur le blog!
      Pour le réchaud, j’en causerai avec mon fournisseur. Mais c’est un peu de ma faute, je n’ai pas vérifié l’étanchéité du bidule…

  5. Rodolphe dit :

    La région est magnifique, effectivement. Parles tu de ce viaduc (à propos de la googlecar) coord. = 39.86627,15.900189 ?

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